Elles...
Je ne les ai pas connues pour ma première grossesse, je les ai imaginées, appréhendées, attendues et finalement très peu senties, même le jour de l'accouchement.
Il a fallu les provoquer et elles ont failli ne jamais être efficaces.
Alors cette fois ci, quand je les ai ressenties à presque 8 mois de grossesse, j'étais plutôt contente. Malgré l'inconfort qu'elles provoquent, je les ai accueillies avec le sourire et j'ai aimé découvrir cette sensation pour la première fois.
Mais ce n'était pas le moment et elles ont su patienter.
Elles reviennent de temps en temps en fonction du rythme de ma journée. Parfois, je dois tout stopper, le temps que l'une d'entre elle un peu plus douloureuse que les autres passe.
Lors de l'examen du 9ème mois, lorsque le médecin m'a dit que le col s'était ouvert d'1 doigt, j'étais vraiment contente, même si ce n'était pas encore tout à fait le bon moment qu'elle arrive, cette phrase que je n'avais jamais entendu jusqu'à présent, m'a laissé rêveuse.
Hier soir, une amie qui avait le même terme que moi (soit le 12 septembre), a donné naissance à son petit garçon. J'ai d'abord pleuré de joie en apprenant la nouvelle.
Puis la tristesse m'a gagné.
J'avais fait du shopping toute la journée et pourtant elles n'étaient quasiment pas réapparues, j'ai alors repensé à cette semaine après terme il y a presque 9 ans, ces journées interminables où le téléphone ne fait que sonner pour prendre de nos nouvelles, les gens horrifiés, quand à la question : "C'est pour quand ?" je leur répondais : "C'était pour il y a 4 jours", les allers-retours à la clinique, les "col long et ferme, vous pouvez rentrer chez vous"...
Je voudrais cette fois que cela se passe différemment, je ne veux pas dire aurevoir le matin à Number1 en lui disant que c'est peut-être aujourd'hui ou peut-être pas qu'elle rencontrera sa petite soeur... Je ne veux pas lui dire aurevoir le matin du 12 septembre, ni du 14, ni du 17...
Je voudrais qu'elles me saisissent une nuit, un matin, par surprise, je voudrais qu'elles s'intensifient tout au long de la journée, que je puisse me préparer tranquillement à la maison et ressentir à la fois l'excitation et l'angoisse réunies.
Je ne veux pas que l'on m'allonge le matin dans une salle médicalisée, que l'on me perfuse, que l'on vienne me contrôler toutes les heures, qu'on sous-entende la césarienne... non je ne veux pas être déclenchée...
Alors bien sûr je n'y pourrais rien, je ne pourrais décider du moment (même si vendredi qui vient ou au pire lundi 10 je trouverais ça bien lol). Selon ma mère c'est un héritage familial, chez nous on garde les bébés au chaud et toujours après terme... La loi m'autorise t'elle de refuser cet héritage ?
Aujourd'hui je suis prête, prête à les accueillir, prête à les ressentir au plus profond de moi. J'envisage même si j'en ai la force de ne pas demander la péridurale, face à la plus grande incompréhension de ma soeur (et de vous peut-être ?) qui se souvient encore avec douleur de celles qui l'ont fait souffrir il y a 6 ans.
Je voudrais pourtant qu'elles arrivent et qu'elles ne repartent plus, je veux les sentir du fond de mes entrailles, qu'elles me fassent pleurer si elles le veulent, mais qu'elles soient efficaces et qu'elles déclenchent un accouchement naturel...
Je voudrais qu'elles soient si intenses que j'en regrette cet article !
Ceci est ma réponse à l'article "Elles" de Une Maman Créative et le fruit d'une énième insomnie